Artéfacts de l’échographie
Les artéfacts suivants sont fréquents dans l’imagerie par ultrasons :
- L’image échographique montre des structures inexistantes.
- L’image échographique n’affiche pas les structures existantes.
- L’image échographique représente mal l’échogénicité des structures.
L’échogénicité est définie comme l’intensité des ondes sonores réfléchies. Les structures ayant une échogénicité élevée reflètent plus d’ultrasons et apparaissent plus brillantes sur l’image. Les structures à faible échogénicité reflètent moins d’ultrasons et apparaissent plus sombres sur l’image.
Ombres acoustiques
Certaines structures ont une échogénicité très élevée (par exemple, le squelette, les calcifications, les valves cardiaques mécaniques) et réfléchissent pratiquement toutes les ondes sonores, ce qui laisse trop peu d’ondes pour explorer la zone située derrière le réflecteur. Il en résulte des zones sombres, appelées ombres acoustiques. La figure 1 montre une ombre acoustique sous un calcul biliaire.

Artéfacts de réverbération
Les ondes ultrasonores peuvent être réfléchies plusieurs fois entre des structures denses (c’est-à-dire des structures à forte échogénicité). Pour chaque réflexion, une partie des ondes sonores retourne au transducteur et produit une copie du réflecteur sur l’image. L’image échographique peut donc afficher plusieurs copies d’une structure dense. Ces artéfacts sont appelés réverbérations.
Les réverbérations peuvent également se produire à l’intérieur d’une structure dont les limites présentent une échogénicité élevée. Les ondes sonores peuvent alors être réfléchies plusieurs fois entre les couches limites, comme l’illustre la figure 2.

Les réverbérations peuvent également se produire lorsque les ondes sonores qui reviennent vers le transducteur sont renvoyées vers le tissu.
Les réverbérations sont fréquentes lors de l’examen du tissu pulmonaire ; la plèvre à double couche produit des réverbérations, appelées lignes A.

Artéfact d’image miroir
Les artéfacts d’image miroir se produisent sous un réflecteur puissant qui agit comme un miroir. Derrière le miroir, une copie d’une structure apparaissant devant le miroir est montrée. Le mécanisme à l’origine des artéfacts d’image miroir est similaire à celui des réverbérations.

Artéfact du lobe latéral
Une image 2D est formée en permettant au faisceau ultrasonore de balayer d’avant en arrière dans un secteur défini. Le transducteur enregistre les réflexions provenant du faisceau ultrasonore central (faisceau principal). Cependant, certaines ondes ultrasonores peuvent se déplacer hors de l’axe dans ce que l’on appelle les lobes latéraux (figures 5A et 5B). L’énergie des ultrasons dans les lobes latéraux est principalement dissipée dans le tissu sans générer de réflexions significatives. Cependant, lorsque les lobes latéraux rencontrent des réflecteurs puissants (calcifications, péricarde, valves cardiaques mécaniques, fils, etc.), ces réflexions sont interprétées comme provenant du faisceau principal. Lorsque le faisceau ultrasonore balaie d’avant en arrière, de multiples artéfacts de lobe latéral peuvent être générés de part et d’autre du vrai réflecteur. Si de nombreux artéfacts de lobe latéral sont générés, ils peuvent apparaître comme une structure continue, comme illustré à la figure 5C.

Artéfact de réfraction
La réflexion et la réfraction se produisent lorsque les ultrasons traversent les limites d’un tissu. Les limites tissulaires représentent des réflecteurs acoustiques au niveau desquels une partie de l’énergie ultrasonore est réfléchie et le reste continue à travers les tissus. En fonction de la différence d’impédance acoustique entre les tissus, l’angle de l’onde ultrasonore peut être modifié. C’est ce que l’on appelle la réfraction. Plus la différence d’impédance acoustique est grande, plus la réfraction est importante.
Les artéfacts de réfraction se produisent lorsque les ultrasons traversent un tissu qui se comporte comme une lentille, ce qui provoque une réfraction importante, dirigeant les ultrasons vers une zone interrogée simultanément par d’autres ondes sonores (figure 6). Les ultrasons réfractés sont alors renvoyés vers la lentille, d’où ils sont à nouveau réfractés vers le transducteur, ce qui donne un double du réflecteur. Le double sera représenté le long du trajet original de l’onde sonore. Les structures situées derrière la lentille peuvent être invisibles sur l’image ; cela est dû au fait que les ondes sonores ne les atteignent jamais et qu’elles sont remplacées par le double.
Les artéfacts de réfraction sont généralement faciles à reconnaître parce qu’ils créent des résultats d’image peu plausibles, tels que la duplication des ventricules ou des oreillettes. La graisse, la plèvre et le péricarde font partie des tissus qui peuvent se comporter comme des lentilles provoquant une réfraction. Le changement de fenêtre d’image ou le réglage de l’angle du transducteur peut remédier aux artéfacts de réfraction.
