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Interprétation de l'ECG clinique

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  1. Introduction à l'interprétation de l'ECG
    6 Chapters
  2. Arythmies et Arythmologie
    24 Chapters
  3. Ischémie myocardique et infarctus du myocarde
    22 Chapters
  4. Défauts de conduction auriculaire et ventriculaire
    11 Chapters
  5. Hypertrophie et hypertrophie cardiaques
    5 Chapters
  6. Effet des médicaments et du déséquilibre électrolytique sur l'ECG et le rythme cardiaque
    3 Chapters
  7. Génétique, syndromes et affections diverses entraînant des modifications de l'ECG
    7 Chapters
  8. Test de stress à l'effort (ECG à l'effort)
    6 Chapters
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Reperfusion myocardique

L’ECG est un outil précieux pour déterminer si une occlusion a été résolue et si le flux sanguin a été rétabli. Cette évaluation est réalisée quotidiennement dans le laboratoire de cathétérisme chez les patients subissant une ICP aiguë. L’opérateur de l’ICP peut utiliser l’ECG pour obtenir une confirmation immédiate de la réussite de l’intervention. Ceci est particulièrement important dans les STE-ACS (STEMI) et les paramètres suivants de l’ECG sont évalués :

Normalisation (retour) des élévations du segment ST

Une reperfusion réussie se traduit par une normalisation rapide et marquée (retour) des élévations du segment ST. Si la reperfusion est complète (après une occlusion totale), le segment ST est normalisé en moins d’une heure, ce qui confirme que le flux de l’artère coronaire est patent. Le retour rapide du segment ST s’explique par la normalisation rapide des potentiels membranaires des cellules myocardiques dans la zone ischémique. Les cellules myocardiques sont capables de normaliser leur potentiel membranaire dès que l’oxygène est disponible. Rappelons que les élévations du segment ST se normalisent également dans le cadre de l’évolution naturelle de l’infarctus du myocarde (voir la figure 2 ci-dessous). Cependant, ce type de normalisation est beaucoup plus lent et s’explique par la mort progressive (et donc la disparition du potentiel membranaire) dans la zone ischémique.

L’ECG est un meilleur marqueur de reperfusion que l’angiographie elle-même. Des études ont montré que le débit sanguin angiographique n’est pas toujours en corrélation avec la perfusion myocardique au niveau microvasculaire. Cela s’explique probablement par une microembolisation distale et une microcirculation dysfonctionnelle. En effet, des études montrent que 15 à 35 % des patients présentant un STE-ACS/STEMI ont un flux microvasculaire inadéquat malgré un flux sanguin épicardique patent. Dans de tels cas, l’ECG sera plus sensible (et montrera une normalisation moins importante) que l’angiographie. L’ECG est donc la méthode préférée pour quantifier le flux sanguin microvasculaire dans le myocarde, simplement parce que les changements ST-T reflètent directement la perfusion myocardique.

Il est particulièrement important d’évaluer le retour du segment ST chez les patients traités par thrombolyse, car la reperfusion peut être inadéquate et/ou transitoire avec le traitement par thrombolyse (l’ICP est supérieure à la thrombolyse sur ce point également). Les lignes directrices recommandent que la thrombolyse entraîne un retour de 50 % du segment ST (c’est-à-dire une réduction de 50 % de l’élévation du segment ST) dans les 60 minutes suivant l’administration de la thrombolyse. Dans le cas contraire, il faut envisager une ICP de sauvetage.

Pour évaluer le retour du segment ST, il est préférable d’utiliser une surveillance continue du segment ST. Si l’on ne dispose pas d’équipement de surveillance, des ECG à 12 dérivations doivent être répétés toutes les 5 à 10 minutes, tout en observant les symptômes du patient. Le retour du segment ST est quantifié dans les dérivations présentant l’élévation la plus importante du segment ST.

Figure 2. The electrocardiographic natural course in STEMI (ST elevation myocardial infarction).
Figure 2. Évolution électrocardiographique naturelle dans l’infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (STEMI).

L’inversion des ondes T indique une reperfusion

La lente normalisation naturelle de l’élévation du segment ST (chez les patients non traités) est illustrée dans la Figure 2. Comme on peut le constater, ces élévations du segment ST sont suivies d’une inversion progressive des ondes T. Ces ondes T sont appelées ondes T post-ischémiques. Ces ondes T sont appelées ondes T post-ischémiques et indiquent que le processus d’infarctus est plus ou moins terminé. Les inversions d’ondes T post-ischémiques apparaissent au plus tôt 4 à 6 heures après un épisode d’ischémie/infarctus, mais pas plus tard que 24 heures. Cependant, les inversions de l’onde T après la reperfusion se développent dans les 4 heures et ces ondes T sont des indicateurs robustes d’une reperfusion réussie (artère perméable). Ceci est également associé à un meilleur pronostic, à un retour des amplitudes de l’onde R et à une amélioration de la fonction ventriculaire gauche.

Accelerated ventricular rhythm (idioventricular rhythm)

Ce rythme a été abordé précédemment. En bref, le rythme ventriculaire accéléré (également appelé rythme idioventriculaire) est un rythme ventriculaire bénin avec une fréquence cardiaque de 60 à 100 battements par minute (plus rapide que le rythme ventriculaire, mais plus lent que la tachycardie ventriculaire). Le rythme idioventriculaire est observé chez 15 à 50 % des patients subissant une reperfusion et indique que la reperfusion a réussi et que l’artère est perméable. Cette arythmie provoque rarement des effets hémodynamiques et se termine spontanément après quelques minutes. Aucune étude n’a établi de lien entre ce rythme et la survie.