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Arrêt cardiaque soudain et réanimation cardio-pulmonaire (RCP)

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  1. Introduction à l'arrêt cardiaque soudain et à la réanimation
    4 Chapters
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    1 Quiz
  2. Physiologie et mécanismes de la réanimation
    2 Chapters
  3. Causes de l'arrêt cardiaque soudain et de la mort
    2 Chapters
  4. Atlas ECG des tachyarythmies ventriculaires en cas d'arrêt cardiaque
    8 Chapters
  5. Réanimation cardio-pulmonaire
    10 Chapters
  6. Circonstances particulières
    11 Chapters
Progression du Section
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Sources de données pour le suivi de l’arrêt cardiaque et de la réanimation

Il existe actuellement plusieurs grands registres qui surveillent les pratiques de réanimation. Certaines sources de données surveillent également les arrêts cardiaques soudains. Le registre EuReCA comprend des données de réanimation provenant de 27 pays européens et le Get With the Guidelines Resuscitation Investigators rapporte des données provenant des États-Unis. Les différents critères d’inclusion dans ces registres expliquent les différences marquées dans les caractéristiques et les résultats des sources de données pour les arrêts cardiaques extrahospitaliers (OHCA) et les arrêts cardiaques intrahospitaliers (IHCA).

Âge et sexe

L’âge médian des victimes d’un ACO est de 70 ans en Suède, de 66 ans en Europe (EuReCA) et de 65 ans aux États-Unis. Aucune tendance concernant l’âge ou le sexe n’a été observée en Suède entre 1990 et 2021(Rawshani et al.).

Incidence des arrêts cardiaques

  • Dans le monde, l’incidence des arrêts cardiaques extrahospitaliers varie de 20 à 140 cas pour 100 000 habitants(Ahern et al.).
  • Aux États-Unis, plus de 500 000 personnes (adultes et enfants) subissent un arrêt cardiaque (Heart Disease and Stroke Statistics). Le registre CARES a rapporté que l’incidence était de 92 pour 100 000 citoyens aux États-Unis(Bagai et al.).
  • L’incidence des arrêts cardiaques traités en dehors des hôpitaux (OHCA) est d’environ 70 cas pour 100 000 personnes-années en Europe(EuReCA One, Benjamin et al.).
  • Au total, 292 000 cas d’ACHI surviennent chaque année aux États-Unis, soit une incidence de 7 ACHI pour 1 000 admissions à l’hôpital(Merchant et al.). Le registre danois des arrêts cardiaques (DANARREST) fait état de 1,8 ACHI pour 1 000 admissions à l’hôpital (Andersson et al.), et le National Cardiac Arrest Audit (NCAA) britannique de 1,6 ACHI pour 1 000 admissions à l’hôpital(Nolan et al.).

Survie en cas d’arrêt cardiaque

Survie en cas d’OHCA

Yan et al. ont réalisé une méta-analyse et une revue systématique de 141 études sur la survie en cas d’OHCA traité. La mise en commun de toutes les études éligibles a permis d’obtenir les estimations de survie suivantes :

  • La probabilité de retour à la circulation spontanée (ROSC) était de 29,7 % (IC à 95 % : 27,6-31,7 %)
  • La probabilité de survie jusqu’à l’admission à l’hôpital était de 22,0 % (IC à 95 % : 20,7-23,4 %)
  • La probabilité de survie à 30 jours était de 10,7 % (IC à 95 % : 9,1-13,3 %)
  • La probabilité de survie à la sortie de l’hôpital était de 8,8 % (IC à 95 % : 8,2-9,4 %)
  • La probabilité de survie à un an était de 7,7 % (IC à 95 % : 5,8-9,5 %).

Survie dans l’AHCI

  • La survie en cas d’AHI était de 25 % en 2006 et de 35 % en 2021 en Suède (Jerkeman et al).
  • La survie aux États-Unis (GWTG-RI) était de 25 % en 2017.

Localisation et témoins

  • Environ 60 % de tous les arrêts cardiaques extrahospitaliers sont constatés par des témoins, ce qui est fondamental pour la survie.
  • Environ 50 % de tous les arrêts cardiaques extrahospitaliers font l’objet d’une réanimation cardiopulmonaire par un témoin, ce qui double la probabilité de survie (Nakahara et al, Hasselqvist-Ax et al).
  • Environ 70 % des arrêts cardiaques se produisent à domicile. La survie de ces cas est nettement moins bonne que celle des cas survenant dans des lieux publics, où des personnes peuvent pratiquer la RCP, alerter l’ambulance et utiliser un défibrillateur public.

Survie en fonction du rythme initial

En cas d’arrêt cardiaque, le rythme initial (sur le premier ECG enregistré) est un facteur prédictif très important de la survie. En effet, un arrêt cardiaque présentant une fibrillation ventriculaire (FV) ou une tachycardie ventriculaire sans pouls (TV) peut être défibrillé pour rétablir un rythme organisé et donc une fonction cardiaque mécanique. Ces rythmes (FV, TV) sont appelés rythmes choquables.

Survie en cas d’OHCA en fonction du rythme initial

  • Si le rythme initial est une FV ou une TV, la survie est de 30 % en cas d’OHCA.
  • Si le rythme initial est une PEA (activité électrique sans pouls), le taux de survie est de 5 % en cas d’OHCA.
  • Si le rythme initial est l’asystolie, la survie est de 1 % dans l’OHCA.

Survie en cas d’ACHI en fonction du rythme initial

  • Si le rythme initial est une FV ou une TV, le taux de survie est de 50 à 60 % en cas d’AHI.
  • Si le rythme initial est une PEA (activité électrique sans pouls), le taux de survie est de 10 % en cas d’AHI.
  • Si le rythme initial est l’asystolie, le taux de survie est de 5 % en cas d’AHI.

Rythme initial et délais d’intervention des SMU

On peut supposer que la majorité des arrêts cardiaques commencent par une FV ou une TV, qui dégénèrent progressivement en AEP et en asystolie en quelques minutes, à moins qu’une RCP efficace ne soit pratiquée. En 1990, il fallait en moyenne 5 minutes à l’ambulance pour arriver sur les lieux d’un arrêt cardiaque extrahospitalier. Aujourd’hui, ce délai est de 11 minutes, ce qui explique pourquoi la proportion de personnes présentant un premier rythme choquable a diminué de moitié entre 1990 et 2020. Actuellement, environ 25 % de tous les arrêts cardiaques extrahospitaliers présentent un premier rythme choquable, contre 50 % en 1990. Une autre explication de la diminution de moitié du rythme choquable est que l’incidence de l’infarctus aigu du myocarde a diminué de façon spectaculaire au cours des dernières décennies (Wallentin et al.).

Arrêt cardiaque lié à l’exercice

Les arrêts cardiaques survenant au cours d’activités sportives et physiques sont plus fréquents chez les jeunes. Parmi ces derniers, la proportion d’arrêts cardiaques dont on est témoin est naturellement plus élevée, les victimes sont généralement en meilleure santé et le pronostic est meilleur par rapport à l’arrêt cardiaque lié à l’exercice en général. Les formes les plus courantes de sport en cas d’arrêt cardiaque sont le jogging et le cyclisme. La cardiomyopathie obstructive hypertrophique (CMH) est la cause la plus fréquente d’arrêt cardiaque chez les athlètes (30 % de tous les cas). On observe également des anomalies des artères coronaires (20 %), une myocardite (7 %), une CVRA (5 %), une maladie coronarienne (5 %) et une commotio cordis (3 %).

Références

Benjamin EJ, Muntner P, Alonso A, et al. Heart disease and stroke statistics-2019 update: a report from the American Heart Association. Circulation 2019.

Hasselqvist-Ax I, Riva G, Herlitz J, et al. Early cardiopulmonary resuscitation in out-of-hospital cardiac arrest. N Engl J Med 2015.

Nakahara S, Tomio J, Ichikawa M, et al. Association of bystander interventions with neurologically intact survival among patients with bystander-witnessed out-of-hospital cardiac arrest in Japan. JAMA IN 2015.

Ringh M, Rosenqvist M, Hollenberg J, et al. Mobile-phone dispatch of laypersons for CPR in out-of-hospital cardiac arrest. N Engl J Med 2015.

Rajan S, Folke F, Hansen SM, et al. Incidence et résultats de survie en fonction du rythme cardiaque pendant la tentative de réanimation chez les patients ayant subi un arrêt cardiaque extrahospitalier avec une étiologie cardiaque présumée. Resuscitation 2017.

Buick JE, Drennan IR, Scales DC, et al. Improving temporal trends in survival and neurological outcomes after out-of-hospital cardiac arrest. Circ Cardiovasc Qual Outcomes 2018.

Rawshani A, Herlitz J. Swedish cardiopulmonary resuscitation registry annual report 2021.

Wallentin L. Cardiovascular Medicine in Sweden Improvement by Continuous Measuring. Circulation. 2020.

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Ahern RM, Lozano R, Naghavi M, Foreman K, Gakidou E, Murray CJ. Improving the public health utility of global cardiovascular mortality data : the rise of ischemic heart disease (Améliorer l’utilité pour la santé publique des données mondiales sur la mortalité cardiovasculaire : l’essor des cardiopathies ischémiques). Popul Health Metr. 2011;9:8.

Bagai A, McNally BF, Al-Khatib SM, Myers JB, Kim S, Karlsson L, Torp-Pedersen C, Wissenberg M, van Diepen S, Fosbol EL, Monk L, Abella BS, Granger CB, Jollis JG. Temporal differences in out-of-hospital cardiac arrest incidence and survival (Différences temporelles dans l’incidence et la survie des arrêts cardiaques hors de l’hôpital). Circulation. 128(24):2595-602 (2013).

Crit Care Med. 2011 Nov;39(11):2401-6. doi : 10.1097/CCM.0b013e3182257459. Incidence des arrêts cardiaques traités chez les patients hospitalisés aux États-Unis Raina M Merchant 1, Lin Yang, Lance B Becker, Robert A Berg, Vinay Nadkarni, Graham Nichol, Brendan G Carr, Nandita Mitra, Steven M Bradley, Benjamin S Abella, Peter W Groeneveld ; American Heart Association Get With The Guidelines-Resuscitation Investigators

Arrêt cardiaque chez l’adulte à l’hôpital au Danemark Liens d’auteur ouvrir le panneau de superpositionLars W. Andersen a b, Mathias J. Holmberg a, Bo Løfgren a c d, Hans Kirkegaard a, Asger Granfeldt https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2019.04.046

Incidence et résultats de l’arrêt cardiaque à l’hôpital dans le cadre du National Cardiac Arrest Audit du Royaume-Uni Jerry P. Nolan a, Jasmeet Soar b, Gary B. Smith c, Carl Gwinnutt d, Francesca Parrott e, Sarah Power e, David A. Harrison e, Edel Nixon e, Kathryn Rowan e, au nom du National Cardiac Arrest. https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2014.04.002

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