Tamponnade cardiaque entraînant un arrêt cardiaque
Tamponnade et arrêt cardiaque
L’arrêt cardiaque associé à une tamponnade a un pronostic exceptionnellement mauvais. Dans la grande majorité des cas, la tamponnade se développe de manière aiguë ou subaiguë. Il est rare que les épanchements péricardiques chroniques provoquent un arrêt cardiaque soudain, car ces cas ont tendance à être reconnus et pris en charge avant qu’un collapsus circulatoire ne se produise. Les principales causes de tamponnade cardiaque aboutissant à un arrêt cardiaque sont les suivantes :
- Dissection aortique : Les 4 à 5 premiers centimètres de la racine aortique sont recouverts par le péricarde. Par conséquent, une dissection proximale peut entraîner une hémorragie dans le péricarde.
- Rupture ventriculaire : Un infarctus transmural peut provoquer une rupture de la paroi libre du ventricule gauche.
- Traumatisme médiastinal : Les lésions pénétrantes du médiastin peuvent provoquer une tamponnade.
- Complications postopératoires : Les complications postchirurgicales consécutives à des interventions thoraciques peuvent provoquer une tamponnade.

Un diagnostic rapide de la tamponnade cardiaque est possible grâce à l’échocardiographie au chevet du patient. Celle-ci révèle la présence de liquide péricardique, ce qui suggère une hémorragie dans le contexte des cas d’arrêt cardiaque. Un liquide hautement échogène indique que le sang a coagulé, ce qui rend son drainage par péricardiocentèse très difficile.
En cas de tamponnade cardiaque, les compressions thoraciques conventionnelles sont inefficaces. Cela s’explique par l’élévation de la pression intrapéricardique due à la tamponnade. Cette pression accrue entraîne une compression des oreillettes et des ventricules. Même de petites élévations de pression du côté droit peuvent compromettre le retour veineux vers le ventricule droit. Par conséquent, en présence d’une tamponnade, les compressions thoraciques ont une efficacité limitée. En outre, l’administration de volumes courants importants peut entraîner une élévation involontaire des pressions intrathoraciques, ce qui compromet encore davantage le retour veineux. Le drainage du péricarde est donc prioritaire sur les compressions.
Pour les tamponnades traumatiques, la thoracotomie reste la principale intervention thérapeutique. Idéalement, elle doit être pratiquée dans les 15 minutes suivant le début du collapsus.
La péricardiocentèse, réalisée à l’aide d’une grande aiguille introduite par la fenêtre sous-xiphoïde ou apicale, est généralement considérée comme moins efficace que la thoracotomie. En effet, elle ne garantit pas un drainage complet du péricarde et les aiguilles ou les cathéters risquent de se plier ou d’être endommagés lors des compressions thoraciques.
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